Des agents de santé mis en cause dans la mort de Mme Mbacké Ndiaye lors d’un accouchement raté au centre de santé Mamadou Diop.
Toutes les sages-femmes du centre de santé de Mamadou Diop en service ce soir-là ont été entendues tour à tour par les hommes d’El Hadji Ali Sow. Il s’agit, entre autres, de la sage-femme d’état, Aminata Traoré, de garde cette nuit-là, la sage-femme Yaye Mbaye Ngom et les deux stagiaires Khady Fall et Ndèye Daro Sow.
Elles ont unanimement déclaré n’avoir pas constaté des blessures à son arrivée. Les sages-femmes ont toutes rejoué, devant les enquêteurs, les détails de la prise en charge.
Selon leurs récits, elles étaient de garde au niveau du centre de santé Mamadou Diop. C’est sur ces entrefaites qu’elles ont reçu une dame du nom de Mbacké Ndiaye qui était en état de grossesse. Dès son arrivée, elles l’ont admise en salle d’accouchement avant de commencer par lui faire une perfusion de sérum glucose de 05 % et 02 ampoules de Synto.
Au moment de rompre la poche des eaux, elles se sont rendu compte qu’un liquide verdâtre en sortait. Ce qui veut dire, qu’il y avait une infection. Alors la stagiaire, Ndèye Daro Sow est allée chercher des antibiotiques, à son retour, la défunte a poussé un cri et elle a jeté sa tête en arrière.
La sage-femme, Aminata Traoré lui a fait sentir de l’alcool pour la réanimer au cas où elle se serait simplement évanouie. Mais la défunte n’a pas réagi. Elle a ainsi eu le réflexe d’appeler le médecin de garde. Ce dernier a commencé par les mesures d’urgence en reprenant les constantes de la défunte.
C’est-à- dire un massage cardiaque, une injection d’adrénaline, en prenant les constantes de la dame et du fœtus. Dans un premier temps, les constantes de la dame étaient inexistantes, tandis que pour le fœtus, son cœur a continué à battre un moment avant de s’arrêter définitivement.
Le médecin a constaté le décès et a demandé à ce que l’on couvre la dame, ont-elles raconté de concert. Seulement, dira la sage-femme, Yaye Mbaye Ngom, très touchée par cette mort subite, elle a décidé de prier pour elle. Mais en enlevant la couverture de son visage, elle a remarqué du sang sur son front.
«J’ai appelé mes autres collègues. Nous avons essayé dans un premier de nettoyer le sang mais il était sec. J’ai alors pris de l’alcool pour suivre la tâche du sang au niveau du front et on a constaté la blessure au front. Elle continuait à saigner encore. Nous avons appelé le médecin chef. C’est d’ailleurs lui qui nous a demandé d’appeler la police», a-t-elle déclaré devant les enquêteurs. Les sages-femmes ont toutes certifié que la défunte n’a pas eu cette blessure au sein de leur structure. Elle n’a, à aucun moment chuté. « La défunte a contracté les blessures avant son arrivée », ont-elles déclaré unanimement.
