Dans la tête de Poutine : quatre psychiatres « analysent » le président russe
De nombreux observateurs s’inquiètent de la santé mentale du chef du Kremlin. Si son diagnostic « à distance » reste impossible, des hypothèses peuvent être avancées.
Il veut « dénazifier » l’Ukraine, se persuade que l’Otan prévoit de l’attaquer, jure qu’il ne bombarde pas des civils, avant d’accuser les Ukrainiens de les utiliser comme boucliers humains lors… des bombardements. Les déclarations de Vladimir Poutine, incohérentes et méprisant toute réalité, inquiètent de nombreux observateurs, jusqu’à l’Elysée, qui juge ses discours « paranoïaques ». Vladimir Poutine souffrirait-il d’une maladie mentale ? Aucun psychiatre interrogé par L’Express ne se risquerait à un tel diagnostic sans entretien avec lui. « Déroger à cette règle serait de la médecine de foire, balaye le Dr Guillaume, psychiatre au pôle Paris XI. Lors d’un interrogatoire médical, le patient exprime les symptômes qu’il ressent et le médecin observe les signes apparents, or il n’est pas possible d’accéder aux symptômes en écoutant un discours ou en regardant une vidéo, quant aux signes apparents, ils peuvent s’expliquer de tellement de manières différentes… »
Reste que de nombreux citoyens se demandent jusqu’où le président russe peut aller, alors que son pays possède la bombe nucléaire. Si un diagnostic certain n’est pas envisageable, n’est-il pas possible d’avancer des hypothèses afin de répondre à ces craintes légitimes ? Le Dr Guillaume, peu friand de l’exercice, rappelle que les psychiatres se battent déjà tous les jours contre une très forte stigmatisation des maladies mentales. Avancer des hypothèses afin de décrire Vladimir Poutine de manière peu reluisante serait donc « absurde » selon lui, puisque cela participerait à cette stigmatisation.
Le psychiatre estime par ailleurs que l’incohérence des récentes déclarations du président russe pourrait s’expliquer par le fait qu’il ne s’adresse tout simplement plus au monde extérieur, mais au peuple russe auquel il présente sa vision de l’histoire.